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Le BIM: Une Définition

Dans l'industrie de la construction, la Modélisation des Données du Bâtiment (Building Information Modelling – BIM) porte sur le développement et l'exploitation de bâtiments en recourant à des données numériques accessibles à toutes les parties prenantes concernées.

Plutôt que de décrire la technologie utilisée, ou simplement le modèle 3D dont provient le « M » dans l'acronyme, BIM se réfère au processus de toutes les parties impliquées dans la construction et le management du cycle de vie des actifs construits et qui travaillent de façon collaborative en partageant l'information pertinente. 

Cette information est partagée au travers d'un espace en ligne mutuellement accessible appelé Common Data Environment (CDE). Les données recueillies constituent ce que l'on appelle un « modèle d'information ».

Les modèles d'information peuvent être utilisés à tous les stades d'existence d'un bâtiment ; de la première pierre à la phase d'exploitation puis même à la réfection et la rénovation.

La BIM opère à différents niveaux. Chaque niveau décrit un ensemble différent de critères qui, lorsqu'ils sont réunis, montrent que la BIM a atteint un niveau particulier de «maturité».  Ces niveaux partent de 0 pour grimper jusqu’à 4D et au-delà. Ils sont utilisés pour mesurer avec quelle efficacité l'information est partagée et gérée tout au long de la chaîne logistique.

Ce qui ne saute pas immédiatement aux yeux c'est ce qu'implique chaque niveau, et ce peut être déroutant d'identifier à quel niveau vous êtes en train de travailler et comment vous pouvez développer votre maturité BIM. Voici donc un guide succinct au sujet des trois premiers niveaux ainsi qu'une explication des critères impliqués à chaque étape.

 

Les Niveaux du BIM

Niveau BIM 0

Si vous travaillez au niveau 0, cela signifie que vous n'opérez pas du tout de façon collaborative. Si vous utilisez la CAO 2D et travaillez avec des plans et/ou des imprimés numériques, vous vous trouvez au niveau 0. De nos jours, la majorité du secteur travaille au-dessus de ce niveau même s'il y a un certain malaise parmi ceux qui doivent encore comprendre pleinement les avantages de gravir les échelons de la BIM.

Niveau BIM 1

Si vous utilisez la CAO 3D pour travailler sur des concepts mais la 2D pour ébaucher de l'information de production et d'autres documents, alors il est probable que vous travailliez au niveau 1. À ce niveau, les standards de la CAO sont gérés conformément à la norme BS 1192:2007 et le partage électronique des données est réalisé depuis un « common data environment » (CDE) habituellement géré par l'intervenant. Un très grand nombre d'entreprises travaillent à ce niveau où il n'y a normalement aucune collaboration et où chaque partie prenante publie et entretient ses propres données.

Niveau BIM 2

Le niveau 2 voit l'émergence du travail collaboratif. C'est d'ailleurs, en France, une exigence incontournable depuis début 2017, applicable à tous les projets faisant l'objet d'un appel d'offres public.  Au niveau 2, tout le monde utilise des modèles CAO en 3D mais, normalement, pas le même et unique modèle partagé. La façon dont les parties prenantes échangent de l'information joue toutefois un rôle clé au niveau 2. L'information relative à la conception d'un actif construit est partagée au travers d'un format fichier commun. Lorsque les entreprises combinent cela avec leurs propres données, elles peuvent accomplir des vérifications qui économisent du temps, des frais de main-d'œuvre et des retouches. Vu la façon dont les données sont partagées, les logiciels de CAO doivent être capables d'exporter les données sous un format fichier commun comme IFC (Industry Foundation Class) ou COBie (Construction Operations Building Information Exchange).

Niveau BIM 3

Le Gouvernement à travers le PTNB (Plan de Transition National Numérique) a pour volonté que le niveau 3 devienne un prérequis applicable à tous les projets futurs. Beaucoup de gens considèrent cela comme une panacée. Au lieu que chaque partie travaille sur son propre modèle en 3D, le niveau BIM 3 prévoit que chacun utilise un modèle de projet unique et partagé. Le modèle est placé à un endroit « central » et chacun peut y avoir accès et le modifier. C'est ce à quoi l'expression BIM ouverte se réfère. Cela signifie qu'une couche de protection supplémentaire est ajoutée pour éviter les conflits, ce qui ajoute de la valeur au projet à chaque étape.

La tendance mondiale est à la réduction du gaspillage dans la construction. Actuellement, une grande partie du gaspillage est attribuée à des inefficacités dans la chaîne logistique, aux travaux abandonnés, aux conflits et aux retouches. Travailler collaborativement dans un environnement BIM rend ces inconvénients considérablement moins probables.

Saluée par l'industrie comme une grâce salvatrice, la BIM est là pour rester. Longtemps. Le BIM a défini des cibles et objectifs clairement bénéfiques pour tous ceux qui gravissent ces différents niveaux en travaillant. Cela ne fait aucun doute : l'avenir de la construction est collaboratif et digital.  Tandis que la BIM se complexifie de plus en plus, ses déclinaisons en 4D, 5D et même 6D commenceront à jouer un rôle dans le processus.

Pour l'heure, la majorité des gens est déjà suffisamment occupée à parler technique et se démène pour comprendre le jargon des niveaux 0 à 3.

 

A propos de l'auteur

Cynthia Pucheanu is an experienced Demand Generation Specialist at Trimble MEP with a passion for writing about innovations and efficiency boosters in the MEP industry. You'll find her researching and drafting articles about the latest mechanical, electrical and plumbing trends. She's also particularly interested in sustainability and leads the development of a crowd sourcing platform for environmental projects.